mardi 29 décembre 2009

Checco Zalone, le comique italien fait rire aussi au cinéma


"Cado dalle nubi" ("Je tombe des nues") est sorti pour les fêtes en Italie. C'est une comédie rythmée de bons gags où les acteurs jouent juste ; on rit beaucoup. L'humoriste et imitateur Checco Zalone est parfait en outsider de la chanson quittant naïvement ses Pouilles natales pour tenter sa chance à Milan. Pas vraiment sensibilisé à la problématique gay, voire même un peu troglodyte à ce sujet, il se retrouve hébergé par un couple d'homosexuels et, de bourde en bourde, finit par réviser son jugement sur la question. Mais le ressort comique le plus fort du film est l'opposition Nord/Sud, rejouée dans les accents, la cuisine, la politique, les habitudes et le regard réciproque des uns et des autres. L'Italie n'est pas vraiment un pays, tous les Italiens vous le diront, qui en rencontrant leurs compatriotes leur posent deux questions : "Comment t'appelles-tu?", immédiatement suivi d'un inévitable : "D'où viens-tu?" De ce fait, toute une série de productions cinématographiques ou littéraires italiennes restent empreintes d'un certain régionalisme, et les isole d'une diffusion à l'étranger ou, tout du moins, d'une compréhension profonde de la part du public étranger. Je ne vois pas d'issue à cette problématique : les régionalismes ne sont un délice à apprécier que pour qui les comprend, et c'est bien là ce qui les rend si doux. En tout cas, Checco a réussi son pari, avec un film grand public qui ne verse jamais dans la vulgarité et qui a bon fond - suffisamment pour mettre de bonne humeur en tout cas.

mardi 1 décembre 2009

"L'imaginarium du Docteur Parnassus" : waaaa

Chapeau bas à Terry Gilliam! Je suis restée scotchée à mon fauteuil du début à la fin, sans m'ennuyer une seule seconde. C'est inventif, une fête pour l'esprit, les yeux et l'imagination... Un film qui rappelle que le vrai cinéma, ça vaut le coup sur grand écran !

lundi 23 novembre 2009

"Up" / "Là haut" : Pixar se surpasse


Si Pixar déçoit rarement, Up there est carrément bluffant. Ce long métrage d'animation parvient à générer un torrent d'émotions chez le spectateur sans pour autant jamais verser dans la mièvrerie ; l'inverse absolu des productions Disney classiques.

On touche à des expériences finalement très adultes. Le deuil, la séparation. Les aventures qu'on rêve mais qu'on ne vivra jamais, et celles qui se présentent à nous sans qu'on ait rien demandé. La tentation de rester attaché à ses meubles, le poids qu'ils prennent et finalement le jour où l'on vire tout, sans pour autant trahir.

Mention spéciale à la séquence de début de film, extrêmement forte, si condensée, qui nous résume une heureuse vie de couple sans histoire : on en prend plein la tronche. Est-ce par l'épure, la simplicité, le rien d'important palpable dans cette évocation de la densité de l'amour simple, de la tendresse, de la complicité...? En tout cas, c'est réussi.

On aime aussi la représentation positive de la vieillesse. Les rencontres qu'on peut faire sur le tard. Les portes qui s'ouvrent petit à petit dans le coeur à nouveau... et la fidélité à soi-même, dont les morts seuls parfois peuvent nous délivrer, s'ils nous aiment.

A voir, sans hésitation ; une vraiment très, très belle histoire.

dimanche 22 novembre 2009

Il était une fois… la ville où la focaccia détrôna le hamburger

Rencontre avec Alessandro Contessa
après la projection de "Focaccia Blues" (2009)
Cinéma Le Club - Rencontres du cinéma italien de Grenoble (www.dolcecinema.com)

C’est à Altamura, dans les Pouilles, que la célèbre enseigne MacDonalds doit fermer ses portes peu après son implantation, victime du succès des produits locaux. Focaccia blues relate ces faits sous forme de fable cinématographique, ou quand David vainc Goliath avec pour seules armes la qualité et la simplicité ! Alessandro Contessa, producteur du film, a répondu aux questions des spectateurs du festival après la projection.

- Focaccia blues est un film entre local et global… Comment avez-vous envisagé la question de la mondialisation ?
- Le concept de "glocal", du philosophe polonais Zygmunt Bauman (Le présent liquide), nous a aidés à ne pas imaginer un film "no global" (le terme italien pour désigner les antimondialistes). Nous ne voulions pas faire un film "contre" quelque chose, mais bien un film qui défende quelque chose. Pour faire le contraire de ce que font les fastfoods comme MacDonalds, qui imposent les mêmes produits dans le monde entier. Je suis content d’être à Grenoble, parce que la France enseigne à un pays comme le mien l’attachement à une identité propre. C’est pour cela que le film commence avec un petit hommage à Astérix : la phrase sur le "village qui résiste à l’envahisseur"… (rires) Cependant, en exaltant l’identité et les produits d’un lieu, il ne faut pas oublier la dimension de l’échange. La défense de l’identité est importante, mais il ne faut pas tomber dans le fanatisme. Alors dans le film, on a choisi de se moquer de cette attitude. Les personnages incarnés par Arbore et Banfi sont très chauvins : l’un est de Bari, l’autre de Foggia, et chacun défend sa Province pour dire que les fruits y sont meilleurs !

- L’entreprise MacDonalds a-t-elle eu connaissance du film ? Quelle a été sa réaction ?
- MacDonalds a certainement appris l’existence de Focaccia blues, parce qu’on en a beaucoup parlé, en Italie comme à l’étranger. Mais nous avons fait ce film avec honnêteté et loyauté. On a tenu à faire voir de MacDonalds aussi des choses positives. On montre les images américaines du premier MacDo, et on y superpose la lecture d’une lettre d’archives où un client demande à la firme de ne pas détruire ce fastfood historique. On donne aussi la parole à une famille qui exprime sa déception face à la fermeture du MacDonalds d’Altamura. En fait, pour nous, c’est au public de décider quelle est la bonne voie… Mais donc, j’imagine qu’il n’y avait pour MacDonalds aucune raison d’attaquer le film. S’ils l’avaient fait, cela aurait probablement été un boomerang qui leur serait revenu.

- Une histoire d’amour traverse le film, comment faut-il l’interpréter ?
- C’est une sorte de conte. L’épicier Dante, très attentif à la qualité de ses produits, est en concurrence pour une femme avec l’homme à la voiture jaune, qui incarne plutôt la globalisation dans ce qu’elle a de mauvais. Cette histoire fonctionne donc comme une métaphore de la lutte entre le marchand de focacce et le MacDonalds. Mais elle va aussi au-delà ; c’est une façon de montrer que, quand on mise sur la qualité, on gagne sur tous les plans : pas seulement dans l’alimentation, mais aussi dans les rapports humains.

- On trouve une belle brochette de personnalités pouillaises dans Focaccia blues ! Comment les avez-vous rassemblées pour ce film ?
- Nous avons impliqué toutes les personnes en leur expliquant combien ce film était nécessaire. Il fallait raconter cette histoire, non seulement pour l’Italie, mais pour le monde entier. Ainsi, Michele Placido, Lino Banfi, Renzo Arbore et Nichi Vendola, qui sont des acteurs, des musiciens, des auteurs extrêmement connus, ont accepté de participer gratuitement au film (le reste de l’équipe étant payé). Mais on ne les a pas invités parce qu’on voulait profiter de leur notoriété. Leur présence s’intégrait plutôt dans l’idée qu’on peut réussir et obtenir des résultats grâce à la qualité de son travail – une qualité qu’ils incarnent. En fait, leur participation a même augmenté notre responsabilité dans la préparation d’un "bon produit".

- Comment s’est passé le tournage avec les habitants d’Altamura, qui sont bien représentés dans la partie documentaire du film ?
- Ils nous racontaient parfois leur vie entière, on a dû les arrêter ! (rires) Il y a eu un gros travail de montage. Mais ils étaient très contents : certains n’ont pas forcément compris le projet, mais ils étaient simplement contents de raconter leur histoire. En tout cas, il fallait vraiment les impliquer, parce que nous ne voulions pas donner la parole à des experts, comme cela se fait souvent à la télévision. Nous voulions que l’histoire soit racontée par ceux qui l’avaient vécue réellement.

- Pourquoi des films comme Focaccia blues ne sortent-ils pas en France ?
- S’il existait une possibilité de distribution en salle, on ferait une pellicule pour la France sans aucun problème. Je crois qu’il faut ouvrir de nouvelles voies pour le cinéma européen ; il est absurde que deux pays voisins comme la France et l’Italie n’échangent pas leurs films. Mais je suis optimiste, je ne pense pas que ce soit si difficile. Il suffit d’être bien reliés, et de partir de la nouvelle génération. J’ai vu ici un grand enthousiasme, et de la part de personnes jeunes. En Italie, un mouvement de ce type ne viendra malheureusement jamais de ceux qui gouvernent le cinéma actuellement. En raison notamment de leur âge, ça ne les intéresse pas d’ouvrir de nouvelles voies. En Italie, on s’entend souvent dire "Tu es jeune, un jour tu comprendras." Personnellement, je n’accepte pas ce discours : je pense au contraire que c’est quand on est jeune qu’il faut donner toute son énergie. Quand on est vieux, il faut penser à autre chose… par exemple à s’amuser !

jeudi 15 octobre 2009

vendredi 2 octobre 2009

Cérémonie de rentrée de l'Université Jagellonne, Cracovie

La petite vidéo en dit sans doute plus que n’importe quel discours... mais quelques mots quand même sur le faste absolu de la cérémonie d'inauguration de l'année académique à Cracovie. Une impressionnante sensation : la présence vivante de traditions universitaires du Moyen Age mêlées à la magnificence catholique. Des toges de velours, des couvre-chefs, des casquettes d'étudiants, tout cela jaune, indigo, ciel, pourpre, émeraude, enfin des costumes de toute beauté. Une sobre chorale habillée de noir. Puis des serments, des formules latines prononcés sur le lit moelleux du recueillement de l'auditoire. Et le lourd bâton d'argent duquel le recteur frappe les trois coups ouvrant l'année académique... On le dirait à moins : ça valait le déplacement! Fût-ce pour cette sensation très particulière de respect du corps académique pour lui-même et pour son activité, pour le Savoir et la Connaissance. Une sensation que je n'avais malheureusement jamais partagée à ce degré, ni en Belgique, ni en France. En Pologne, on chante pas à plein poumons le "Gaudeamus igitur" en y insérant des vers comme "Vivat Academia! Vivant Profesores!" ("Que vive l'Académie! Que vivent les Professeurs!")...

Je passe sur la remise des nombreux prix et distinctions scientifiques - je n'y ai malheureusement pas compris grand-chose - pour m'attarder sur l’accueil symbolique des étudiants ou "immatrykulacja". Chose, là encore, belle et sans égal dans les universités que j'ai connues. Pour chaque faculté, deux étudiants tout neufs sont appelés par leur nom et descendent au bas de l'auditorium, casquette sur l'avant-bras droit. Ensemble, ces trente ou quarante nouvelles recrues entourent le collège académique d'un demi-cercle, lui faisant face. Le recteur alors, après un bref discours de bienvenue, distribue à chacun le livret qui l'accompagnera durant toutes ses études, pour recueillir les notes et les signatures des professeurs. Il félicite et encourage chacun par un petit mot, une poignée de main. Alors, les étudiants, dans un même mouvement, revêtent enfin la casquette qui porte les couleurs de leur faculté, et se tournent vers le public qui les applaudit.

Ce moment m'a beaucoup émue. Et pourtant, n'est-ce pas là chose normale? L'accueil des nouveaux venus dans une institution qui croit en ses valeurs... Mais bien souvent, ailleurs, l'université traite fort mal ses étudiants - qu'ils soient nouveaux venus ou multi-diplômés.


La cérémonie à l'Auditorium maximum dure trois heures et demie, au bout desquelles mon crâne explose, cerné de tous côtés par la langue slave. Quand un honorable professeur finlandais, se voyant décerner une médaille, prononce son discours en anglais, c'est pour moi un doux instant de répit linguistique.

Quant à la leçon inaugurale, qui portait sur la symbolique de la "forteresse Pologne" dans la littérature, ma patience à l'écouter sans rien y comprendre s'est vue récompensée : ce dernier moment fut en effet suivi d'une dégustation du vin "Novum", depuis peu produit par les vignes de l'Université Jagellonne. Et quel meilleur "incentive" pour le corps académique que celui-là ?

vendredi 25 septembre 2009

Voyager : être en mouvement invisible

[Post écrit à mon arrivée en Pologne]

D'un côté, sentir dès les premières notes que Jean-Jacques Goldman, c'est très français, et que cette francitude sera une alliée contre la mélancolie, le lointain de mes terres.

De l'autre, sentir presque une déception (mêlée aussi du soulagement de l'expatrié) face à la similitude de nos modes de vie, ici et là-bas ; évidemment, nous utilisons les mêmes papiers hygiéniques pour nos besoins, nous buvons les mêmes petites bouteilles de préparations laitières censées fortifier nos défenses naturelles, nous recevons les mêmes tickets de caisse et écoutons dorénavant la même musique dans les taxis.

Est-ce un mal, un bien?

Un bien sans doute, si la qualité de vie de tous s'en trouve améliorée, surtout dans cet ex Est de l'Europe où la vie a longtemps fonctionné au ralenti, et continue d'être chiche pour qui vit au rythme du salaire local.

Un mal? Surtout pour le voyageur, le rêveur sans doute, l'aventurier avide de terres vierges... Je crois de plus en plus que ces voyages doivent devenir intérieurs, et passent en premier lieu par la langue, elle-même véhicule de la culture. Voyager est sans doute plus que jamais, dans un monde apparemment uniforme, un mouvement invisible qui porte vers l'Autre, mais sans jamais atteindre aucun coeur, aucune essence culturelle ; plutôt un mouvement qui creuse sans fin les couches du passé et des valeurs pour tenter de cerner l'incernable.

Leroy-Merlin, Ikea, Sephora ; Le Canard enchaîné, Perrier, Actimel ; tout se ressemble mais, sans doute, rien n'est pareil. N'est-ce pas là le plus grand risque - le plus grand défi - de notre siècle?

mardi 22 septembre 2009

Voyager en train

[Sur mon voyage vers la Pologne]

C'est se permettre de désirer l'endroit où l'on arrive.
Se donner le temps d'y arriver physiquement. De traverser les contrées et de suivre la mélodie changeante des langues qu'on parle sur la carte du monde. De voir évoluer les hommes, les paysages, le temps. Même si c'est à la vitesse du chemin de fer, rendre hommage en les traversant à l'existence des terres nourricières où nous cultivons la tomate, la vigne, la pomme de terre, le cerisier ; des terres de forêts où nos compagnons à feuilles, par la magie gratuite de la photosynthèse, nous emplissent les poumons d'air neuf une fois la nuit venue ; des terres où, parce que nous avons perdu la tête, nous déversons aussi nos excréments chimiques. Au moins, ne pas faire semblant que nous savons tout et que nous pouvons survoler, voler, et considérer tout cela de haut ; car nous ne savons rien et l'ignorer nous tue chaque jour un peu plus.
Et je n'aurais pas supporté, avec la paranoïa que j'emmenais avec moi sur la route de l'Est, d'arriver à peine quelques heures après mon départ si loin de mon quotidien. Ceci m'a semblé tellement plus juste, plus vrai, m'a semblé tellement moins un mensonge. Car oui : je suis loin.

lundi 21 septembre 2009

Vers Krakow

Un train régional qui depuis Berlin suit sa route infinie, lentement, à travers les forêts d'arbres et la campagne... Du dernier wagon, on voit s'éloigner l'horizon du Nord ; direction finale : Krakow.



samedi 19 septembre 2009

Autoportrait

mercredi 2 septembre 2009

mercredi 19 août 2009

Amsterdam

lundi 17 août 2009

Ostende et Westende

Quelques images ramenées de la côte belge.



lundi 27 juillet 2009

Grenoble

Les "Oeufs" qui montent à la Bastille ... et ... juché sur les cables, en ascension libre ... un technicien ... "aérien" !

dimanche 21 juin 2009

Action!

Ma première expérience sur un court-métrage, intitulé "L'étiquette incertaine", de William Laboury.

Le hasard m'a cueillie devant la Bibliothèque municipale du centre-ville : "on cherche des figurants".
Pourquoi pas? Au fond, la fois où j'avais voulu le faire, j'avais dû annuler pour cause de dîner trop sympa ailleurs.
Ni une ni deux, je me suis rendue disponible deux heures plus tard...
Tournage en extérieur donc, avec pluie et vent!
Questions au chef op.
Questions sur le scénario.
Observation. Participante. ;)
Et le soir venu je demande si je peux être utile le lendemain.
Ce sera à 8h du mat, un peu tôt pour un samedi mais je fais l'effort.

Tournage en intérieur cette fois. Et la chaleur qui monte avec tous ces projos (heureusement qu'il y a du vent dehors, sinon on n'ose pas imaginer la température externe).
Une scène d'amour derrière une porte. Bruitages. Cadrage d'un tableau qui tremble sur le mur sous les coups de boutoir des deux. Hilarant.
On amène la dolly?
Fais ton cadre.
On va la faire...
Silence...
Ca tourne.
Action!
Vers 11h, vient la scène où je dois figurer.
"C'est elle qui parle des allergies?"
"Non."
"Mais y'a pas euh..."
Ya'a pas la vieille dame qui devait faire le rôle.
"Ah oui. ... Ah ben oui, c'est elle."
Reçois un dialogue, qu'il faut modifier, improviser.
Contente mais un peu prise au dépourvu, je me concentre du mieux que je peux, essaie d'élaborer quelques chose, isolée dans les toilettes.
On le répète. Ca marche.
On va la faire.
Je réalise. Moi devant un objectif pour un petit film! Première fois absolue. Mon coeur bat un peu vite... Et puis...
On la fait.
Action!
Trop lent. On la refait. Trop rapide. On la refait. - Elle est bonne.
Quelques scènes de complément, sans dialogue cette fois ; je dois jouer l'endormissement (ça va, pas trop compliqué).
On a fini. Je suis contente.
Applaudissements, comme après chaque scène, remerciements, et me voilà partie pour mon rendez-vous.
Quelle belle expérience!
J'aurais voulu avoir le temps d'y retourner aujourd'hui, mais j'avais du taf.
Peut-être demain...

On apprend beaucoup en regardant, en faisant aussi, et puis en parlant avec d'autres, ce que j'ai malheureusement eu moins le temps de faire.

dimanche 24 mai 2009

Lac de Laffrey


vendredi 6 février 2009

B.U. by night, une déambulation insolite

Ce spectacle conçu et réalisé par Philippe Henri a mis à contribution le personnel volontaire de la Bibliotèque universitaire Droit-Lettres de Grenoble, dont je faisais alors partie...

Les visiteurs, par groupes d'une dizaine environ, sous la houlette d'un guide aveugle muni d'une pâle lanterne, déambulent dans les rayonnages déserts à la tombée de la nuit et découvrent ça et là des scènes où les actrices font vivre des textes écrit par des femmes, ou qui en parlent. Cela va d'Antigone à Louise Labbé en passant par Lou-Andréas Salomé s'adressant à Rilke. La photo, la vidéo et l'audio sont également au rendez-vous de la promenade nocturne.

Et bien sûr le spectateur découvre les secrets de la bibliothèque, en passant notamment dans la réserve ("le magasin") et les couloirs des bureaux du personnel.

Entrée des spectateurs

Le chemin est indiqué par un tapis d'affiches

Les spectateurs attendent le départ de leur groupe en visionnant un film

Chaque guide a pris sa lanterne

Les atmosphères lumineuses oscillent entre jaune et rouge

jeudi 5 février 2009

"Kif'n'Dir" : quand Zaho se raconte

J'adore Zaho. J'aime ses textes, ses musiques, l'intelligence de son regard et de la douceur de sa voix. Et j'ai complètement craqué pour Kif'n'Dir, une chanson extrêmement personnelle, déchirée, déchirante, et merveilleusement servie par un clip calibré au milimètre, où Zaho est vraiment très très belle parce qu'elle est très très vraie. C'est rare d'oser lâcher un bout de vérité pure et de le faire aussi bien ; rare d'être si honnête qu'on passe loin à côté du pathos. Le clip est vraiment une oeuvre d'art, je ne m'en lasse pas et j'ai dû le voir déjà des dizaines de fois. La sobriété de l'idée, la force de l'interprétation de Zaho, l'extraordinaire montage, la lumière, la présence symbolique et ambivalente de l'eau, tout concourt à faire de ces 4 minutes une plongée dans la blessure très personnelle d'une émigrée qui veut "fermer ce chapitre" et nous montre combien c'est difficile. Cet opus me touche sans doute pour l'écho qu'il éveille en moi, mais au-delà de ça, c'est pour moi l'une des plus belles chansons de ces dernières années.