jeudi 31 mars 2011

Le temps d'un court

Venez nombreux à l'Amphidice à 20h30 pour une soirée courts métrages organisée par Court après tes rêves "nouvelle cuvée"! Je viens de rejoindre la nouvelle équipe de cette association désormais dirigée par Clara Chauchard. Court après tes rêves produit chaque année plusieurs beaux courts-métrages avec des jeunes pleins de talents!

L'occasion de la soirée : la Première du dernier film de Carlos Chapman : Fin de série, sur un scénario de Ingrid Rajaomanana.

Ce grand moment sera précédé d'une rétrospective de courts métrages de l'assocation, de ses membres et de ses partenaires. Mon petit court en hommage à Fellini, Six degrés avant le soleil / Sei gradi prima del sole, sera également projeté!

Après les films, de courts moments de discussion entre les réalisateurs et/ou les équipes de tournage et la salle vous permettront de poser toutes vos questions.

jeudi 3 mars 2011

"Milarepa" au Théâtre des Martyrs

Dire et faire simplement une chose compliquée. C'est ainsi qu'on aime le théâtre.

Sur une scène épurée, du bois, une valise, bientôt du sable et une bougie ; juste quelques projections vidéo en fond, suggestives, parfois une chorégraphie limpide ; et un Patrick Brüll à l'extraordinaire présence, avantageusement mis en scène par Christine Delmotte.

Plus d'une heure durant, il peint pour nous le tableau de mots magiques dressé par Eric-Emmanuel Schmitt, avec humour et complicité pour le public, mais surtout avec la force du corps et de la voix qui convient à cette histoire qui narre le bien, le mal et la recherche avec des accents terribles. L'acteur s'expose franchement pour nous faire entrer dans la fable aux multiples personnages, les caractérisant sans les caricaturer. Nous voilà dans un Tibet lointain où la magie noire jouxte les enseignements des moines, dans un conte philosophique où l'identité se dissout et le temps se répète.

Si le texte de Schmitt est remarquable par la simplicité avec laquelle il aborde la question du détachement matériel de la philosophie bouddhiste, reflétant ainsi dans l'oeuvre le sujet qu'il traite, les choix de mise en scène et l'interprétation ont su mettre en valeur et respecter cette simplicité.

Si l'on voulait pinailler, on préférerait plus de chorégraphies dansées (moments magiques aux gestes purs, qu'on voudrait parfois voir prolongés) et moins de projections vidéo (parfois rendues presque gratuites par la force évocatrice du travail de l'acteur) ; mais l'utilisation des deux média sert le spectacle, cohérent de bout en bout ; elles servent notamment son rythme et sa respiration.

Un travail d'une grande qualité ; un travail théâtral au sens le plus noble du terme.