lundi 25 octobre 2010

A trop rêver d'aimer


Le chef op, juché sur une baignoire, éclaire l'univers du réal qui dans l'ombre de ses pensées fume une clope...

Sur le premier jour de tournage en intérieur du court-métrage "A trop rêver d'aimer" de Mathieu Slosar (Winmad), j'ai remplacé la scripte empêchée pour la journée. Expérience intéressante et enrichissante...

... Du cinéma, du cinéma, du cinéma!

lundi 18 octobre 2010

Et après

[Photo Christian Rudelin]                             

Je me réveille d'une aventure qui n'a duré qu'une nuit - et pourtant plus d'un mois. Depuis le tournage mes sens reviennent au monde tel qu'il est. Et me voici dans la rue à relever le col de mon manteau pour faire face à l'hiver, qui n'a attendu que la fin de notre travail en extérieur pour se pointer définitivement. Me voilà dans les rayons de la FNAC à découvrir les offres de Noël, si scandaleusement précoces, mais qui tout de même indiquent le sens d'un calendrier que j'avais oublié. Et je passe Place Notre Dame à midi et j'entends encore les cris d'Esmeralda ; je vois jaillir l'eau de ses bras encolérés sur une foule hilare. Je longe le manège bâché de la Rue Poulat ce soir et derrière moi, pourtant, j'en suis sûre, des lumières chaudes illuminent les sourires des enfants grands et petits qui s'en donnent à coeur joie, tournant jusqu'au vertige.


Le monde tel qu'il est revient à moi, avec sa pesanteur, la pesanteur de mon corps qui tombe dans les escaliers vendredi d'ailleurs, et les petits désirs insignifiants assignés à nos êtres par la publicité quand nous ne vivons pas vraiment. Qui voudrait acheter un écran plat, une figurine Barbapapa, ou un flacon d'eau de toilette Calvin Klein, au moment où il peut vivre ce que nous avons vécu? Le besoin matériel inutile est banni de ces moments de création ; les objets et instruments techniques y trouvent leur place nécessaire, leur fonction, sans accumulation stupide ni désir vide.

Je n'ai aucun mal à m'avouer que je ne veux rien d'autre que continuer à faire ça.

jeudi 14 octobre 2010

Merci

[Photo Christian Rudelin]                         

Aujourd'hui, j'ai tenté d'exprimer ma gratitude à l'équipage du navire...

"Bonjour Toulmonde,

... Deux jours de sommeil complet n'ont pas suffi à me sortir de l'étourdissement où m'a menée toute l'énergie partagée dans cette aventure. Moi aussi, je vous aime! Alors je veux vous écrire quelques bribes de reconnaissance, en attendant de vous revoir pour vous les dire et vous serrer dans mes bras, très vite, j'espère.

Merci à tous de m'avoir permis de vivre ce rêve éveillé. 
Mieux : merci d'avoir voulu le vivre vous aussi, d'y être entrés, de l'avoir habité, construit, d'avoir veillé sur sa naissance avec une rare amitié.
Merci  d'avoir accepté les conditions de travail et de budget que nous avions à vous offrir.

Merci aux complices de la première heure, Abdellah, Christian, Guillaume et Jessica (en ordre alphabétique ;) ), pour un engagement incroyablement plein et généreux. Merci de m'avoir prévenue de l'arrivée de la Voix. Merci d'avoir guidé de façon avisée et bienveillante cette entreprise. Merci pour vos bras qui retiennent et soutiennent quand la fatigue guette. Merci pour les rires et les repas partagés. Merci pour le temps passé. Merci d'être encore là aujourd'hui.

Merci à vous les acteurs, pour la folie, le rire, les couleurs que vous avez apportées aux jours et aux nuits. Merci pour votre patience dans le froid et entre les prises. Merci d'avoir donné corps, voix et rires à ce rêve fellinien.
Merci pour vos propositions : pour être entrés dans un esprit de création collective où chacun a pu prendre sa place et créer l'un avec l'autre.

Merci à vous les techniciens, à qui je tire très bas ma casquette, pour le boulot de précision et de rigueur réalisé toujours dans l'ombre et le silence mais sans quoi rien de ce rêve ne serait devenu image ni son. Merci pour l'exigence que j'ai vue dans le travail de chacun d'entre vous, de la création à la finition, et du début à la fin de la nuit. Merci pour les transports, les chargements et déchargements de matériel, les mises en place encore au petit jour, et malgré tout les sourires dans ces nuits trop longues. Votre travail est inestimable.
Merci aussi de votre bienveillance envers mon peu d'expérience. Vous avez partagé avec moi votre travail, répondu patiemment à mes questions, et ainsi j'ai reçu un incroyable cadeau : découvrir vos métiers, vos savoir-faire, par un partage avec vous.

Merci à la régie d'avoir planifié et réalisé le comblement des estomacs : de la collecte de recettes aux matinées de courses, des heures de préparation de la pitance à son transfert et son stockage, du montage de tentes au service de la soupe, vous avez nourri sans relâche les corps qui travaillaient à cette folie.

Merci à l'équipe de blocage des rues pour son efficacité, son abnégation, son travail indispensable mais ingrat et difficile, tout cela dans une discrétion rare. La nuit inhabitée de notre film est la vôtre.

Merci aux maquilleuses pour le travail créatif, pour les propositions, pour le bodypainting ou peu s'en faut, pour l'improvisation sur barbe ;). Merci d'être restées debout sur le pont dans les nuits de retouches en extérieur.

Merci Adèle, ma costumière préférée et totalement polyvalente, préposée aussi au renfort carreaux de chocolat et au gardiennage de clefs.

Merci à tous ceux qui ont d'une façon ou d'une autre contribué à constituer notre matériel de travail, costumes, maquillage, caméras, matériel son, lumière, voitures, bouilloires, tapis magiques, boule de cirque et j'en passe.

Merci à Christian d'avoir immortalisé avec talent ces quelques jours et nuits magiques, dans une discrétion qui me laisse sans voix. Merci à Gilles et Marie de nous avoir, eux aussi, gentiment mitraillés.

Merci enfin pour toutes les choses que je ne sais pas (encore) et qui ont permis dans l'ombre la réalisation de ce projet.

Cette aventure ne prouve qu'une seule chose : seuls nous ne pouvons rien, mais ensemble nous pouvons aller très loin.

... Je termine ici ce mail lyrique et larmoyant, voire kitsch, que vous aurez la gentillesse d'excuser sous le coup de l'émotion :)

A très bientôt pour faire la fête!!!

Geneviève"