jeudi 6 janvier 2005

Les vidéos des tsunamis

Ma première réaction à la vue de toutes ces images d'amateur :
mais comment peut-on continuer à filmer en un moment pareil?
Après quelques temps, mes hypothèses :
1. La perception particulière que l'on a d'une scène lorsqu'on la filme la rend irréelle, lointaine, comme télévisée. Les écrans ne provoquent pas chez nous de mouvement physique global : ils accentuent notres regard mais ce regard reste celui d'un corps immobile.
2. La curiosité humaine, celle qui nous fait dire "Regarde!" à un ami lorsque nous voyons une chose, une scène particulière (belle, laide, triste...), a sans doute gardé rivés à la scène un nombre incroyable de gens, qui n'avaient jamais vu un tel phénomène, et ignoraient sans doute pour beaucoup jusqu'au mot "tsunami" (tout comme moi d'ailleurs).
3. L'incrédulité, enfin, peut avoir poussé le caméramana à s'attarder sur la scène. "Suis-je devant une scène réelle?" se sera-t-il demandé. "Ce n'est pas possible, pas vrai." aura-t-il peut-être pensé.
Les dernières années auront vraiment été des années d'images. Après celles du 11 septembre, après la guerre d'images entre prison d'Abou Grahib et exécution d'otages, voilà les images des tsunamis qui nous marquent, nous interrogent, nous fascinent, et toujours - comme les icônes orthodoxes - nous renvoient à nous-mêmes.