lundi 18 octobre 2010

Et après

[Photo Christian Rudelin]                             

Je me réveille d'une aventure qui n'a duré qu'une nuit - et pourtant plus d'un mois. Depuis le tournage mes sens reviennent au monde tel qu'il est. Et me voici dans la rue à relever le col de mon manteau pour faire face à l'hiver, qui n'a attendu que la fin de notre travail en extérieur pour se pointer définitivement. Me voilà dans les rayons de la FNAC à découvrir les offres de Noël, si scandaleusement précoces, mais qui tout de même indiquent le sens d'un calendrier que j'avais oublié. Et je passe Place Notre Dame à midi et j'entends encore les cris d'Esmeralda ; je vois jaillir l'eau de ses bras encolérés sur une foule hilare. Je longe le manège bâché de la Rue Poulat ce soir et derrière moi, pourtant, j'en suis sûre, des lumières chaudes illuminent les sourires des enfants grands et petits qui s'en donnent à coeur joie, tournant jusqu'au vertige.


Le monde tel qu'il est revient à moi, avec sa pesanteur, la pesanteur de mon corps qui tombe dans les escaliers vendredi d'ailleurs, et les petits désirs insignifiants assignés à nos êtres par la publicité quand nous ne vivons pas vraiment. Qui voudrait acheter un écran plat, une figurine Barbapapa, ou un flacon d'eau de toilette Calvin Klein, au moment où il peut vivre ce que nous avons vécu? Le besoin matériel inutile est banni de ces moments de création ; les objets et instruments techniques y trouvent leur place nécessaire, leur fonction, sans accumulation stupide ni désir vide.

Je n'ai aucun mal à m'avouer que je ne veux rien d'autre que continuer à faire ça.

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